
(Reportage d'Olivier Samain sur Europe 1)

Ce sont les représentants de l'extrême gauche qui se sont montrés les plus virulents. "Celui qui ne paie pas le ticket de RER va en prison, celui qui vole et met au chômage des milliers de salariés touche des millions", s'est indigné José Bové. Le candidat altermondialiste a demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les "patrons voyous".
Même indignation chez le candidat de la LCR, qui a qualifié le montant de ces idemnités de "stupéfiant et inadmissible". Olivier Besancenot a réclamé "une autre répartition des richesses, que tous ces profits soient répartis autrement et utilisés pour augmenter les salaires, les pensions de 300 euros net, fixer le SMIC à 1.500 euros net, pour la création d'emplois, la défense des services publics".
"La rémunération des grands patrons doit cesser d'être une zone de non droit", a exigé de son côté la communiste Marie-George Buffet, qui réclame aussi le retrait du plan de restructuration. Reprenant une formulation utilisée la veille, elle a renchéri : "J'entends déjà les Dupont et Dupond de la droite, le couple Sarkozy/Bayrou, s'en prendre encore une fois aux parachutes dorés, aux patrons voyous. Mais cette comédie ne trompe personne". Le président du groupe communiste et républicain (PCR) de l'Assemblée nationale, Alain Bocquet, demande que les députés soient convoqués afin d'examiner en urgence un texte destiné à mettre fin aux abus en matière d'indemnités versées à certains chefs d'entreprise. Dans deux lettres écrites au Premier ministre et au président de l'Assemblée, le député PC du Nord Alain Bocquet fait allusion à la polémique des indemnités versées aux ex-patrons d'Airbus et d'Alcatel-Lucent demander cette réunion. "Si l'Assemblée nationale est en congé pour cause d'échéance électorale, elle reste cependant en fonction. Aussi, afin de permettre qu'elle soit saisie sans attendre de cette situation et délibère d'un projet de loi y mettant fin, je vous demande de prévoir sa convocation en urgence pour prendre enfin des mesures concrètes", écrit-il.
Le candidat de Chasse, Pêche, Nature et Tradition, Frédéric Nihous, indique suite à la polémique du jour précédent sur France Inter: «C’est dégueulasse, tous ces parachutes dorés, toutes ces primes à des gens qui ont planté leur entreprise». Il a fait valoir que «n’importe quel quidam dans sa boîte, qui fait des erreurs pareilles, est mis dehors et n’a pas d’indemnités». De son côté, Jean-Marie Le Pen (FN) parle de "gangstérisme mondain".
Dans les milieux patronaux, l'embarras est palpable. Mais, officiellement, seule l'association CroissancePlus a déploré « ces actions isolées qui creusent le fossé entre les Français et l'entreprise ». La présidente du Medef a préféré garder le silence hier pour se donner le temps d'examiner la véracité des faits. Du côté des salariés, la bronca est unanime. Notamment chez les syndicalistes des trois entreprises concernées. Pour FO, « le premier scandale, c'est que c'est légal ». Pour la CGC, « le fossé se creuse avec certains dirigeants [qui] peuvent bénéficier d'une prime à l'incompétence ». “Ce monsieur a dirigé Alcatel pendant onze ans, l’action s’est cassé la gueule, il a tout démantelé, a divisé les effectifs par trois et il s’en va avec une grosse valise”, a dénoncé Marc Marandon (CGT).

- Les Echos, Les indemnités de départ des patrons enflamment la campagne électorale, 12 avril 2007.
- Libération, Jackpot pour Forgeard, Tchuruk ou Roverato, 12 avril 2007.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire