samedi 28 avril 2007

25 avril 2007 - La visite de Pat...?


L'intersyndicale a appelé à la grève sur les sites français de l'équipementier de télécom alors que la directrice général Patricia Russo devait, selon les syndicats, se rendre sur des sites parisiens.

En région parisienne, le site de Vélizy dans les Yvelines était bloqué par 400 à 500 salariés selon les syndicats. Patricia Russo, la directrice générale d’Alcatel-Lucent devait s’y rendre ainsi qu’au centre de Villarceaux à Nozay (Essonne) mais la direction a démenti toute prévision de visite. Même type de mobilisation sur le site d'Ormes.

Le site CFDT d'Alcatel-Lucent indique que Patricia Russo avait prévu dans le cadre de sa tournée des popotes de venir visiter Vélizy le matin et Villarceaux dans l'après-midi. Il indique que la semaine dernière, elle avait visité Anvers et Stuttgart. Les salariés ont pu lire son compte-rendu édifiant sur l’intranet du site : “… Je tiens à remercier les équipes de Stuttgart et d’Anvers pour leur accueil très chaleureux et les échanges fructueux que nous avons eus, que j’ai beaucoup appréciés. …”. L'article du site indique que le reste étant du même genre digne au choix d’un compte-rendu d’une visite par Staline d’une unité modèle ou de “Martine en voyage”. “La direction a préféré différer cette visite, craignant des débordements devant la mobilisation massive prévue à Vélizy”, explique Hervé Lassale, délégué syndical CFDT.

A Lannion (Côtes-d'Armor), 250 personnes, selon la police et les syndicats, ont bloqué l'entrée du site mercredi matin. La mobilisation ne faiblit pas, "car nous ne souhaitons pas entrer dans les propositions de la direction qui consiste à donner à un site et pas à un autre", a estimé Christian Méheust représentant CGT au CE. Une "énième action", selon l'intersyndicale pour protester contre le plan social annoncé en février dernier et qui prévoit notamment la suppression de 217 emplois à Lannion sur les 1 140 salariés. Le mouvement s'est prolongé dans le calme toute la matinée. L’appel au blocage, lui, est maintenu. Selon un tract distribué à Lannion, mardi, la direction générale d’Alcatel-Lucent France refuse d’abandonner son projet de plan social. Malgré les multiples mouvements de protestation soutenus par la grande majorité du personnel, elle campe sur ses positions. Le personnel entend donc rester mobilisé. Et si rien ne change, on risque de connaître des moments chauds, avec des blocages complets des différents sites, prévient Hervé Lassalle.

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris rendra vendredi sa décision sur l’assignation déposée par le comité de groupe européen d’Alcatel-Lucent. Celui-ci réclame plus d’informations sur le plan de restructuration du groupe avant que celui-ci ne prenne effet. Si le jugement est positif, on ne parviendra qu’à gagner un peu de temps, soupire Hervé Lassalle. S’il s’avère négatif, la direction pourra entamer les procédures. Notre mobilisation passera alors à l’échelon supérieur.

A Rennes, une centaine de personnes s'est rassemblée devant le site de Cesson-Sévigné, selon une source syndicale. Lors d'une réunion de concertation le 17 avril, la direction a annoncé "le maintien de 70 postes à Rennes". Le site d'Alcatel à Cesson-Sévigné, est resté bloqué toute la journée, hier, par les salariés. Aidés par quelques confrères du site de Saint-Grégoire, ils protestent contre la fermeture de leur site. Pour eux, l'annonce de la direction de maintenir un site à Saint-Grégoire ne suffit pas : « Ça ne change en rien le nombre total de suppressions d'emplois », déclare Pierre Ketels, délégué CFDT. Soit un peu plus de 200 suppressions sur les trois sites : Saint-Grégoire, Cesson et Orvault (Loire-Atlantique). « Et le maintien du site de Saint-Grégoire se fait avec 70 personnes sur une activité particulière : la vidéo. Il est toujours prévu de fermer Cesson ! », ajoute Pierre Ketels.

A Orvault, des dizaines de salariés se sont relayés depuis 7h30 pour filtrer l'entrée du site. Au plus fort du rassemblement ils étaient environ 120 devant le site vers 10h30, selon la police. Trois cents des six cents salariés de l'établissement d'Orvault se sont rassemblés ce matin devant le site. Ils s'opposent aux suppressions d'emplois (218 au total, réparties entre Orvault et Rennes) annoncées en février par la direction. Ils ont repris le travail cet après-midi.

Globalement, les salariés de l'équipementier demeurent très mobilisés pour faire face au plan de restructuration du groupe qui touche 1500 employés en France. La direction reste inflexible, même si elle discute au cas par cas des modalités de départs et de reclassements.

Le même jour, Goldman Sachs a relevé sa recommandation de Neutre à Achat sur Alcatel-Lucent, avec un objectif de cours de 11,20 euros, suite à la publication des résultats trimestriels préliminaires du groupe. Le bureau d'études estime que la reprise des commandes améliore significativement le profil risque/rentabilité de la société. Le broker s'attend à ce que des volumes de ventes plus élevées dopent la marge brute et que les bénéfices de la restructuration se matérialisent au second semestre.

L'analyste juge peu vraisemblable une baisse du titre sous les 9 euros, même si les résultats déçoivent à court terme. Selon lui, les investisseurs devraient continuer à croître que l'équipementier télécoms pourra réaliser une marge d'exploitation supérieure à 10% à long terme.

Ericsson annonce le même jour qu'au premier trimestre, le bénéfice net du groupe suédois a progressé de 27% pour atteindre 5,82 milliards de couronnes suédoises (environ 640 millions d'euros). Son chiffre d'affaires a augmenté de 7% à 42,2 milliards de couronnes, légèrement au-dessus des attentes des analystes.
  • Ouest France, Rennes, Le site d'Alcatel de Cesson-Sévigné bloqué hier par les salariés, 26 avril 2007.

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