lundi 30 avril 2007

30 avril 2007 - Présidentielles


Alcatel-Lucent qui a décroché un contrat haut débit d'un montant de 17,6 Millions d'Euros avec Turk Telekom, via sa filiale locale, va devoir concernant son plan social fournir un exposé précis du nombre de suppressions d'emplois envisagées dans chaque division et dans chaque pays, en justifiant cette répartition. Le TGI qui n'a pas annulé le plan exige aussi une description détaillée de l'abandon, du transfert ou des regroupements d'actifs, ainsi que de la méthode de calcul utilisée, sans oublier un calendrier prévisionnel des réductions d'effectifs. La direction d'Alcatel-Lucent a fait savoir qu'elle ne ferait pas appel de ce jugement, et s'est engagée à apporter les précisions demandées lors de la prochaine réunion du comité de groupe européen, dont la date n'a pas encore été fixée.

Dans un article du Monde du jour, Nathalie Brafman décrit l'attitude des deux candidats au chevet d'Alcatel-Lucent...

Les 1 468 suppressions d'emplois chez l'équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent ont été au coeur de la campagne présidentielle. Dès l'annonce du plan de restructuration, Ségolène Royal s'était exprimée à Rennes ey y avait rencontré des salariés. La candidate socialiste avait "exprimé sa solidarité et dénoncé le manque de respect des salariés, qui n'ont pas été informés de la décision des dirigeants". Mme Royal avait aussi "condamné l'inertie du gouvernement qui laisse partir des milliers d'emplois à forte valeur ajoutée" et s'était dite "choquée que, ce qui s'apparente à une délocalisation des savoir-faire n'ait suscité aucune réaction du gouvernement". Sans aller jusqu'à demander le retrait de ce plan social, Mme Royal plaide pour "une politique industrielle audacieuse", dans le domaine de l'aéronautique et des télécommunications, pour "un plan de relance européen incluant une aide massive à la recherche et au développement".

De son côté, Nicolas Sarkozy veut développer la filière communications. Fin mars, rencontrant les salariés d'Alcatel-Lucent, le candidat UMP a affirmé qu'il considérait "la filière communications comme prioritaire". A l'époque, Hervé Lasalle, élu CFDT d'Alcatel-Lucent, avait déclaré, au nom des huit délégués (CFDT, CGT, CFE-CGC et CFTC), que M. Sarkozy s'était engagé "à poser des actes concrets pour les industries dès la première semaine de son mandat s'il est élu". Selon les syndicats, M. Sarkozy avait souligné "la naïveté européenne et française sur les relations commerciales avec notamment la Chine". Et de poursuivre : le candidat UMP "pense intervenir au niveau de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour réclamer une réciprocité dans les échanges", invoquant l'idée d'une taxe carbone sur les importations. En revanche, à la question "allez-vous demander la suspension du plan social ?", M. Sarkozy avait répondu aux salariés que ce n'était pas "la responsabilité d'un homme politique de demander la suspension d'un plan social" et qu'il n'allait "pas jouer la démagogie". Toutefois, il avait déclaré "ne pas comprendre la direction, ni son plan social", estimant que "l'entreprise (est) mal dirigée".


Le même jour, le Figaro dans un article de Caroline Beyer présente Alcatel-Lucent, une alliance franco-américaine :

Après la fusion d'Alcatel et de Lucent, qui a donné naissance au numéro deux mondial des infrastructures télécoms, Pat Russo engage la restructuration et engrange de nouveaux contrats. Elle est entourée d'un staff de cinq personnes.

LA PREMIÈRE femme à diriger une entreprise du CAC 40 est également... américaine. C'est sa fierté. Patricia Russo, 53 ans, a pris les commandes en décembre dernier d'Alcatel-Lucent, né du mariage entre le français Alcatel et l'américain Lucent Technologies. Le numéro deux mondial des infrastructures télécoms, derrière l'américain Cisco, compte 79 000 salariés dans le monde dont 12 200 en France.
Ex-PDG de Lucent Technologies, Patricia Russo avait mené avec succès la restructuration du groupe. Une opération qui lui a valu le surnom de « Kamikaze Pat » par le magazine Forbes. Chez Alcatel-Lucent, conformément à ce qui avait été annoncé en février, ce sont 12 500 emplois qui seront supprimés dans le monde au cours des trois prochaines années, dont 1 500 dans l'Hexagone.
Diplômée en histoire et en sciences politiques, titulaire d'un MBA de Harvard - un profil atypique à la tête d'une entreprise où l'on attendait plutôt un X, à l'instar du président, Serge Tchuruk -, Pat Russo passe la moitié de son temps en France, où est situé le siège.
Le comité de direction compte un autre Américain, Franck A. D'Amelio, ex-bras droit de Pat Russo chez Lucent. Ce diplômé d'un MBA en finance a pris en charge la direction administrative. Les quatre autres dirigeants viennent d'Alcatel. Jean-Pascal Beaufret, 55 ans, ENA et HEC, reste le grand argentier. Étienne Fouques, 58 ans, ingénieur en informatique, dirige depuis la fusion les activités opérateurs, le coeur du métier d'Alcatel-Lucent. Les ressources humaines et la communication du groupe sont chapeautées par une femme, Claire Pedini, une HEC de 41 ans qui occupait les mêmes fonctions chez Alcatel. Enfin, l'Australien Mike Quigley, 53 ans, ex-DG adjoint d'Alcatel, diplômé en mathématiques et physique, a pris la tête de la direction technologie et stratégie.
Si Alcatel-Lucent a publié la semaine dernière des résultats décevants, les commandes, à commencer par le contrat de 6 milliards de dollars décroché avec l'opérateur américain Verizon Wireless, permettent d'envisager l'avenir avec optimisme.

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