mercredi 21 mars 2007

15 mars 2007 - Manifestation européenne à Paris







Le matin se tient à Bercy la première réunion du groupe de travail sur l'avenir des télécoms... Les personnels des sites français ne cessent d’exprimer leur indignation face à une restructuration qu’ils considèrent sans fondement économique. La mobilisation organisée par la FEM (Fédération Européenne de la Métallurgie) dépasse dans l'après-midi les souhaits des organisateurs.

Plus de 4 000 personnes selon les syndicats, 2 600 selon la police, défilent en lançant des ''non aux délocalisations''. La manifestation a eu lieu de la place de la Bourse au siège d'Alcatel-Lucent. Il sera impossible pour les salariés de manifester devant le siège social, car des dizaines de gendarmes mobiles en tenue barraient la rue La Boétie, non loin du siège de l’UMP tout proche, empêchant toute progression du cortège. On trouve à leur tête François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, ainsi que Jean-François Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT. Ils défilent contre les suppressions d'emplois.

Le gros des troupes venait de France, notamment de Bretagne. La plus importante délégation étrangère était venue d'Allemagne. Des délégations venues d'Italie, d'Espagne et de Belgique ont décidé d’unir leurs forces pour faire entendre leur voix. Arlette Laguiller, candidate de Lutte ouvrière à l'élection présidentielle française 2007, Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris, participent à la manifestation.

La manifestation est relayée par tous les médias nationaux. Jean-Christophe Giroux explique aux journalistes de France 3 que ''les Chinois ne sont en fait venus travailler en France que pour aider à absorber un excès de charge de travail''. Des salariés interviennent auprès des différents médias.
  • Les participants coté équipementier télécoms sont : Michel Clément, président Nortel South Africa Europe, Olivier Baujard, Directeur de la Technologie Alcatel-Lucent, Serge Ferré, Vice-Président Europe Nokia, Guy Roussel, Président d'Ericsson France.
  • « Les salariés sont dans une démarche active de mobilisation. Il ne s’agit pas d’une simple protestation. Ils veulent trouver des solutions car ils sont bien conscients qu’après la production, c’est la matière grise qui s’en va », Alain Hurstel, secrétaire du comité de groupe européen. L'Humanité.,Alcatel-Lucent, manifestation européenne, 15 mars 2007.
  • Nous sommes 250 du site de Stuttgart. Et nous avons des représentants de Berlin et de Nuremberg. Une large partie de notre activité sera transférée en Roumanie et en Belgique, Norbert Schwinn, syndiqué chez IG Metall. Salarié depuis trente ans, il a vu se succéder les propriétaires, ITT, Alcatel et maintenant Alcatel-Lucent. Le Figaro, Alcatel : forte mobilisation des salariés, 16 mars 2007.
  • Pour Jean-Yves Jeannet, technicien d'atelier à Ormes (Orléans), 45 ans dont 30 chez Alcatel, ''il y a un malaise extraordinaire car à part être le numéro un mondial et faire plus d'argent je ne vois pas de justification à ces licenciements''. Pascal, ingénieur chef de projet de 46 ans, travaille à Rennes depuis 18 ans chez Alcatel, il est contre la fermeture annoncée car ce site ''gagne de l'argent''. Il se dit inquiet à cause de son ''âge'' et jure qu'il ''n'acceptera pas un transfert vers un autre site dans n'importe quelles conditions, car il y a la vie de famille''. De toute façon, pour l'heure il est ''dans le flou''. Plus loin, d'autres salariés de Rennes portent une banderole CGT-CFDT-FO-CGC sur laquelle il est écrit: ''Non aux licenciements boursiers''. La Tribune, Les salariés européens d'Alcatel Lucent se mobilisent contre le plan de suppressions d'emplois, 15 mars 2007.

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