mercredi 21 mars 2007

20 mars 2007 - Référé...remis


On indique de source syndicale, que l'audience en référé prévue a eu lieu ce matin. La direction d'Alcatel-Lucent semble avoir dit ne pas avoir eu suffisamment de temps pour préparer son argumentaire et à demandé à repousser l'audience. Celle-ci aura lieu le 3 avril. Le jugement pourrait intervenir une dizaine de jours plus tard. Dans les Echos, l'avocate du groupe français a expliqué que « le temps imparti pour assurer la défense avait été insuffisant », puisque l'assignation n'avait été reçue que vendredi dernier. Par ailleurs, elle a fait valoir qu'un comité de groupe européen s'était tenu la semaine dernière et qu'il se prolongerait ce vendredi. L'avocat de l'Ecid a regretté cette décision, estimant qu'« il n'y a pas d'engagement de la part d'Alcatel-Lucent sur une suspension du plan social ». Dans son recours, l'Ecid demande que soit défendu à l'entreprise de saisir les comités d'entreprise des différentes filiales françaises tant que la consultation des syndicats européens n'est pas achevée. Pour l'heure, aucun comité central d'entreprise n'a été convoqué en France. Les syndicats n'excluent pas d'engager d'autres recours en référé sur le volet français du plan social.

Dans un long interview, Emmanuel Le Bolzer, vice-président de l'association « Trégor Debout » et vice-président du conseil économique et sociale de Bretagne pour la CFTC, revient sur le plan social annoncée et déplore le mutisme d'une direction inflexible. Pour lui,

La fusion est évoquée depuis des mois. L'impact humain est évidemment négatif. Tout le monde sait bien qu'une fusion entre deux leaders mondiaux entraîne obligatoirement des doublons et irrémédiablement des licenciements. Cependant, nous étions prêt à comprendre l'enjeu économique, la nécessité de faire face aux acteurs émergents, notamment Chinois. Bâtir le premier groupe mondial dans les télécoms est une bonne chose en soi. Cependant, Lucent nous avait été présentée comme une entreprise dynamique et saine. La publication des comptes nous a laissé un goût amer, nous avons l'impression qu'Alcatel s'est fait avoir...

Avec la direction, Ce qui marque est l'absence totale de discussions. Nous n'avons pas d'explications. Nous sommes capables de comprendre. Nous pouvons appréhender le fait que le groupe se trouve entraîné dans une concurrence mondiale effrénée et qu'il est nécessaire de s'adapter. Mais nous cherchons à obtenir des précisions et des justifications. Avant même de négocier, il faudrait tout simplement discuter. La direction est inflexible, on se demande bien pourquoi ! A mon sens, la mondialisation peut-être aussi une opportunité, une chance à saisir pour la R&D Française.

Une manifestation à Lannion est prévue le 22 mars 2007 à l'initiative de Trégor Debout.

Le 20 mars au matin, Valérie Pécresse, député UMP des Yvelines (Vélizy-Villacoublay), et porte-parole de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, débat de compétitivité avec deux responsables syndicaux d'Alcatel-Lucent. Sa circonscription est parmi la plus touchée de France par la restructuration. A Vélizy, à Chateaufort, plusieurs centaines d'emplois sont concernés. Elle indique qu'elle s'est déjà plongée dans les difficultés du GIAT et d'Alstom... et s'interroge : L'une des questions cruciales de cette campagne n'est-elle pas celle de notre avenir économique et de notre stratégie industrielle? Nous, responsables politiques, ne devrions-nous pas d'abord songer à préparer le pays à relever les défis de la mondialisation? Et accompagner les mutations des entreprises en évitant des drames sociaux? Il y a encore tant à faire, et ce ne sera pas simple...
  • Les Echos, Report du référé du comité de groupe européen de l'équipementier français, 21 mars 2007.
  • Réseaux & Télécoms, Alcatel-Lucent ampute le coeur de la R&D, 20 mars 2007.

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