mardi 20 mars 2007

16 février 2007 - Le village gaulois


Le matin, Laurence Parisot, présidente du MEDEF, est interrogée sur Canal Plus sur les licenciements à Alcatel-Lucent elle déclare : Ça me tord les tripes pour les gens de chez Alcatel.

Deux à trois cents salariés venus en cars, essentiellement du site de Marcoussis-Villarceaux (Essonne) manifestent en fin de matinée dans le VIIIe arrondissement de Paris devant le siège social du groupe, rue La Boétie, juste en face du site du parti politique UMP (Union pour un mouvement populaire), où venait de tourner court une réunion entre la direction et les syndicats.

Au même moment à Rennes, les salariés ont organisé une non-inauguration de l'immeuble en construction. On y voit une image surréaliste, relayée par les médias nationaux : d'un côté des salariés venus défendre leur avenir et protester contre le plan de licenciement, de l'autre côté, perché en haut de sa grue, au même moment, un ouvrier attendant d'arracher le fameux panneau.

En Bretagne, les élus locaux demandent le retrait de la décision de fermeture du site rennais, et demandent à rencontrer la direction. Le 17 février, le journal Le Monde sort un article sur la stupeur du ''village gaulois'' d'Alcatel.

  • L'ensemble des organisations syndicales ont décidé de claquer la porte, estimant que les dirigeants se montrent incapables d'expliquer l'injustifiable. Le Nouvel observateur.
  • Ce panneau indiquait « Alcatel s’installe ici sur 5.664 m² à l’été 2007 », sans doute symbole de l'incohérence de la direction d'Alcatel.'' selon Ouest-France, La contre-attaque des salariés d'Alcatel-Lucent, Rennes. 17 février 2007. (Vidéo)
  • Le projet, réalisé par l'investisseur et promoteur rennais Blot, sera proposé à Alcatel CIT sous forme de location. Globalement ce programme immobilier accueillera les 212 personnes d'Alcatel CIT actuellement réparties entre les deux implantations initiales. L'objectif du groupe consiste à mieux rationaliser le travail de ses équipes. L'Usine Nouvelle, Alcatel CIT regroupe ses deux sites rennais. 29 août 2006.
  • Jean-Yves Le Drian, président du conseil régional de la Bretagne, Edmond Hervé, maire de Rennes, Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes, Jean-Louis Tourenne, président du conseil général d'Ille-et-Vilaine réagissent dans les médias. Pierre Méhaignerie, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale et lieutenant de Nicolas Sarkozy, propose de demander des comptes au groupe Alcatel-Lucent et un plan social négocié. Il souhaite « que soit examiné le rôle dévolu à Alcatel-Lucent qui pourrait bénéficier de marchés obtenus en gré à gré par la Direction des constructions navales ». Alain Gouriou, député-maire de Lannion affirme dans Ouest-France, Lannion, le même jour : Je suis atterré. Surtout par la brutalité de l'annonce. C'est du mépris vis-à-vis des salariés. Alcatel-Lucent n'est pourtant pas en difficulté, ce n'est pas une entreprise qui part à la dérive. On nous dit qu'Alcatel est au premier rang des équipementiers en télécoms du monde. À ce prix-là, je préférerais que l'on soit deuxième.

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