mardi 20 mars 2007

23 février 2007 - L'ambiguité


Alors que le même jour, un tribunal de San Diego aux Etats-Unis a condamné Microsoft à verser 1,52 milliard de dollars à Alcatel-Lucent, un Comité de groupe européen pour l´information et le dialogue social (ECID) sous la présidence d´Étienne Fouques, Président du segment d´activités opérateurs d'Alcatel-Lucent est organisé. Alcatel-Lucent se félicite à cette occasion de l´initiative du Gouvernement français de créer un groupe de travail sur l´avenir des télécoms en France.

La direction d'Alcatel-Lucent confirme la suppression d'ici à 2008 de plusieurs centaines de postes en Allemagne, Espagne, Italie, aux Pays-Bas et en Belgique, en plus de la France, selon les organisations syndicales. Selon les données fournies par les syndicats, ce sont au moins quelque 3 200 postes qui devraient disparaître en Europe de l'Ouest : Suppression de 877 emplois en Allemagne, 310 en Espagne, entre 250 et 280 en Italie, 140 à 180 en Hollande et 140 en Belgique, selon Patrick Moreau, délégué CGT.

Pour les syndicats, qui ont claqué la porte de la réunion, il s'agit à nouveau d'un dialogue de sourds. En riposte, une manifestation au niveau européen va être organisée, des recours juridiques sont envisagés. La direction annonce aux syndicats d'Alcatel-Lucent France à Vélizy que le CCE prévu le 7 mars sur la mise en oeuvre du plan social était reporté.

La restructuration du groupe Alcatel-Lucent se poursuit dans l'ambiguïté. Pour les salariés, le sentiment général est que cette fusion nous a bernés. Des réunions avec les dirigeants des principales activités et sans doute avec Patricia Russo, qui n'a encore jamais rencontré les syndicats doivent être organisées.
  • Alcatel-Lucent serait prêt à participer à cette réflexion aux côtés de tous les autres acteurs économiques du secteur, que ce soient les entreprises (équipementiers et opérateurs) ou les instances nationales et européennes. Communiqué de Presse Alcatel-Lucent, Alcatel-Lucent : Information suite au Comité de groupe européen, 23 février 2007
  • La direction refuse de geler le plan social en France. Elle ne respecte pas la demande du gouvernement, Hervé Lassalle, élu CFDT, en sortant du comité de groupe européen. La direction assure, de son côté, que personne n'a rien exigé de tel.
  • La date et les modalités de la manifestation seront fixées le 1er mars par la Fédération européenne de la métallurgie à Bruxelles.
  • D'après les syndicats, la direction viole la législation européenne car le conseil d'entreprise européen n'a pas été informé en premier sur les plans de restructuration du groupe.
  • « ''L’annonce de la fermeture des sites de Rennes a été un coup de massue, car ces derniers temps on était surchargés de travail. Notre produit marche très bien. C’était un produit stratégique. La direction avait même prévu de nous installer dans un nouveau bâtiment cet été, dans le parc technologique de Rennes Atalante. Cette fusion nous a bernés. On nous a fait croire qu’Alcatel rachetait Lucent. En fait, le groupe est maintenant dirigé depuis les Etats-Unis, et va délocaliser vers les pays à bas coûts. On doute mais nous espérons toujours faire revenir la direction sur sa décision. Nos actions ne pourront être que bénéfiques, pour les négociations, pour réduire le nombre de suppressions d’emplois. La direction nous propose de nous reclasser à Orvault ou Lannion, mais je ne suis pas prêt à déménager si c’est pour revivre la même chose là-bas. À Orvault les effectifs vont tomber à 600, le site va être de moins en moins viable, il est menacé lui aussi. Ces emplois ne sont pas garantis. On n’a plus confiance car on a l’impression que le groupe fait un plan social avec le seul objectif de réduire les emplois, mais sans projet pour relancer la machine''». Hervé, trente-quatre ans, ingénieur chez Alcatel sur le site de Cesson-Sévigné depuis sept ans.
  • Le Monde, Alcatel-Lucent maintient son plan de restructuration, 24 février 2007.

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